- ZAHIR SHAH
- ZAHIR SHAHZAH 壟R SH H MOHAMMAD (1914- ) roi d’Afghanistan (1933-1973)Fils unique du roi Nader, Zah 稜r sh h naît à Kab l dans la famille des Musahiban et appartient par là à la lignée des Yahya Khel du clan Mohammdzai, donc aux Arakzai des tribus pachtounes Dourrani. Chef de l’armée afghane et vainqueur de la troisième guerre anglo-afghane de 1919, son père est envoyé en France par le roi Amanoullah, qui craint son prestige; ce qui vaut au jeune Mohammad Zah 稜r de faire ses études au lycée Janson-de-Sailly puis à Montpellier. Lorsque, en 1930, son père, de retour en Afghanistan, se fait proclamer roi, Zah 稜r revient à Kab l et entre à l’Académie militaire; reçu officier d’infanterie, il se voit en 1932 confier le ministère de la Défense, puis, pour une brève période, celui de l’Éducation; il fonde alors l’université de Kab l. Lorsque, en 1933, le roi Nader est assassiné, Zah 稜r est placé sur le trône par ses oncles; l’un d’eux, le prince Hashem kh n, assurera près de lui pendant quatorze ans la régence... ainsi que le pouvoir effectif. Formés en Europe, les oncles du jeune roi et celui-ci œuvrent à moderniser le pays, font élaborer des plans de développement et venir des experts étrangers (allemands pour l’hydroélectricité et l’aviation, français pour les services de santé et l’enseignement). Neutre lors de la Seconde Guerre mondiale, le pays se montre, sous l’influence d’Hashem kh n, favorable à l’Axe, et ce n’est qu’en 1946 que les États-Unis apportent leur collaboration et s’imposent.Toutefois, si en 1947 Hashem kh n quitte la régence, ce n’est qu’en 1950 que Zah 稜r sh h exercera pleinement le pouvoir; auparavant, un autre oncle du roi, sh h Ma ムm d, aura imposé sa volonté et vu éclater la question du Pacht nistan. En 1953, Zah 稜r sh h remplace son oncle sh h Ma ムm d par son cousin et beau-frère Daoud qui inaugure une politique de coopération avec l’U.R.S.S. et ouvre une ère de progrès: on modernise l’armée; l’État aide au développement économique; le port du voile par les femmes disparaît; les capitaux extérieurs — américains et russes, entre autres — affluent. Daoud a bien contrôlé, avec l’accord du roi, les tribus pachtounes; pourtant l’aristocratie afghane lui en veut pour ses relations avec Moscou et pour la détérioration des relations entre Kab l et Karachi; aussi, en 1963, Zah 稜r sh h remercie son Premier ministre et éloigne du pouvoir tous les autres responsables qui se trouvent être membres de sa famille.Dès lors, le roi veut se faire connaître de son peuple et non des seules personnalités locales ou des hauts fonctionnaires; il s’appuie alors sur les grands propriétaires fonciers, et promulgue, en 1964, une Constitution qui fait de lui le détenteur unique du pouvoir; désormais, le roi choisit ses Premiers ministres, contrôle la politique étrangère et l’armée et nomme le tiers des représentants de la Chambre haute et la totalité des membres de la Cour suprême. Il a le droit de dissoudre le Parlement afghan, de proposer de nouvelles élections et d’opposer son veto à tout acte juridique. Monarchie parlementaire soutenue par de grands propriétaires fonciers soucieux de leurs privilèges, la royauté se voit, en 1965, refuser la confiance du Parlement; son aile gauche dénonce la corruption et appelle les étudiants à manifester: l’armée et la police répriment à la demande du roi, mais celui-ci, en fait, louvoie et change de Premier ministre. En 1967, malgré de nouveaux bouleversements ministériels, le roi ne peut apaiser les mécontents de tous bords: si les milieux religieux s’inquiètent des vices d’une jeunesse de plus en plus occidentalisée, la sécheresse, la désorganisation de l’économie — les plans quinquennaux sont abandonnés — et la corruption croissante mettent au plus bas la popularité du roi. Le 17 juillet 1973, des officiers jeunes-turcs, d’esprit progressiste et formés en U.R.S.S., prennent le pouvoir avec le prince Daoud, proclament la république et évincent le roi, alors en voyage en Italie. Il abdique un mois plus tard et s’installe à Rome où il vit en exil depuis lors. Il est déchu de sa nationalité en 1978 mais le gouvernement afghan la lui restituera en 1991, de même que sa condamnation à mort par contumace, prononcée par les prédécesseurs communistes de Najibullah, sera annulée. En 1990, il appelle les mouvements rebelles musulmans en lutte contre le régime communiste de Kab l à mettre fin à leurs divergences pour préparer l’avenir du pays. Au début des années 1990, il restait, pour beaucoup d’Afghans, un recours.
Encyclopédie Universelle. 2012.